Dans cette page nous allons voir comment improviser des riffs de Hard Rock. Si cette page est dans la section "Composer", c'est parce qu'improviser des riffs est la meilleure manière de les composer (d'ailleurs, toute composition nait d'une improvisation).
Pour bien comprendre les propos de cette page il faut avoir déjà écouté des morceaux de Hard Rock. Si ça n'est pas votre cas, allez à la page Découvrir de la musique. Voici la structure de cette page.
Pour jouer notre première rythmique de Hard-Rock on va prendre un accord facile à jouer et très courant en hard rock : un power chord de Mi. C'est un accord de Mi qu'on joue sans tierce (donc uniquement la fondamentale et la quinte) et de préférence dans les graves. Voici comment le jouer.
Pour en savoir plus sur les powerchords, une page du site y est entièrement consacrée ! Elle a pour titre original Les powerchords ou les accords du rock.
Maintenant, la question existentielle que l'on doit se poser est la suivante : "Quand est-ce que je joue et quand est-ce que je ne joue pas ?".
C'est la clé d'un bon riff de hard-rock.
On peut commencer par jouer peu de coups et bien en rythme. Par exemple 2 croches. Oui, juste 2 croches.
Il faut veiller à faire un mouvement rapide au médiator, sinon on entendra les cordes les unes après les autres et c'est moins efficace. Et pour arrêter
le son, ça se fait en reposant la tranche de la main droite ou les doigts de la main gauche (ou les deux) sur les cordes.
On peut aussi faire tenir des accords. Par exemple, pour relancer le riff toute les 2 mesures ou peut faire tenir un accord à la fin de la
deuxième mesure (après avoir répété nos 2 croches, pour donner plus de cohérence au riff).
Si on fait la relance sur un autre accord, ce sera encore mieux. On peut en choisir plein (de préférence un powerchord). Moi j'aime bien le G5.
Une difficulté que vous rencontrerez forcément c'est d'éviter d'avoir le son du glissé de vos doigts sur les cordes lorsque vous passez du G5 au E5. Pour y arriver, soit vous relevez bien les doigts de la main gauche lors des démanchés tout en étouffant les cordes à la main droite, soit vous faites le glissé tellement vite et au dernier moment qu'il se fond à l'accord d'après.
Évidemment, on peut faire une infinité de variations avec ce type de rythmes et d'accords. À vous d'en improviser. En voici plusieurs.
Avec ces accords on peut très bien créer des mélodies. Il suffit de penser uniquement à la fondamentale de l'accord, et une phrase se transforme en riff.
Vous pouvez donc passer des heures à trouver des riffs qui sous-entendent des mélodies et qui sonnent bien. Voici d'autres exemples (pour changer un peu on passe sur une rythmique de batterie plus rapide).
À ces riffs, on peut modifier la durée et le phrasé de certains accords, ou encore rajouter des effets. Voici une liste non exaustive d'effets : Palm muting (étouffé), bends (de notes ou d'accords), slides, mélodies au milieu du riff, etc...
Pour trouver des idées originales, écoutez plein de riffs que vous aimez et essayez de reproduire les éléments que vous préférez dans ces riffs. Ou essayez simplement de reproduire sur la guitare les bruits que vous avez dans votre tête (long mais très insctructif!).
"Faire vivre le rythme" c'est assez vague. Ça peut vouloir dire "créer des surprises rythmiques au sein du riff", ou encore "varier
votre riff au fur et à mesure" (pour le passage couplet/refrain par exemple).
Pour créer un intérêt rythmique on peut très bien jouer un riff qui laisse penser qu'on va répéter la première mesure en boucle, mais non en fait.
On peut aussi créer un riff qui donne l'impression d'être instable en jouant sur les décalages rythmiques
Ce principe de groupement de notes (par exemple un riff sur 3 croches répété en boucle dans 2 mesures de 4 temps) marche particulièrement bien quand on fait entendre dans le phrasé la cellule rythmique, c'est à dire tel qu'on la phraserait si on la jouait hors de cette mesure en 4/4. Pour cette dernière rythmique par exemple, en accentuant la première des groupes de 3 croches on entend mieux la cellule et le "décalage". C'est ce que j'ai fait en la jouant.
Une des compétences à développer en tant que musicien est la capacité à proposer une idée musicale qui colle bien avec ce que les
autres musiciens jouent. Plus concrètement, nous pouvons jouer nos riffs sur plusieurs rythmiques différentes, à des tempis
divers (85 bpm, 130, 170). Et en fonction des rythmiques de batterie et du tempo, ce ne sont pas les mêmes riffs qui marcheront.
Prenons l'exemple d'un riff qui marche bien sur une certaine rythmique, et pas bien sur une autre.
On remarque que le riff joué sur la rythmique métal à 60 bpm n'est pas disgracieuse, mais elle ne colle pas avec la tourne de batterie.
Cette superposition de 2 référentiels rythmiques différents (un à la double-croche et l'autre à la triple croche pour être précis)
n'est donc pas adaptée à une tourne classique de hard-rock, même si elle fonctionne très bien si on souhaite justement faire entendre
cette superposition de groove (par exemple sur le pont d'un morceau de métal).
Voici donc ce qu'on jouerait plus volontier pour adapter ce riff à la tourne métal.
Maitenant un autre riff sur 2 tempi différents.
Le premier exemple (plus rapide) marche vraiment bien, les contre-temps du riff sont très efficaces à ce tempo. En revanche, à un tempo plus lent ils sonnent un peu trop lourds.
Ce qu'il faut retenir de ces exemples, c'est que certains rythmes, certaines tenues de notes ou effets ne fonctionnent pas forcément dans tous les contexte.
Alors comment savoir si ça marche ou pas ?
C'est simple : il faut écouter beaucoup de musique (du Hard Rock) pour s'habituer à savoir ce qu'est un riff "classique".
C'est donc beaucoup une question de codes et de conventions qu'il faut apprendre à reconnaitre, autant pour savoir refaire du hard-rock à la
perfection que pour savoir composer des rythmiques de hard rock très innovantes.
Vous ne savez pas quoi écouter ? Je vous rassure tout de suite : il existe la page Découvrir de la musique. C'est pas merveilleux ?